Spencer Matthews – 7 Ironman, 7 continents, 21 jours pour repousser les limites.
Après 30 marathons en 30 jours, il se lance dans un défi que peu oseraient même imaginer.
Le Britannique Spencer Matthews s’apprête à enchaîner sept triathlons Ironman sur sept continents en 21 jours.
Un périple titanesque baptisé Project 7, entre endurance extrême, logistique délirante et engagement humain profond.
Spencer Matthews – De Berlin à l’Antarctique, la quête d’un homme
Fin septembre, il boucle le Marathon de Berlin en 3 h 06.
Un chrono remarquable — mais insuffisant à ses yeux.
« Je visais 2 h 55. Dès le 20e kilomètre, j’ai su que ce serait impossible. La chaleur, l’humidité, j’ai vomi deux fois… mais j’ai tenu. »
Cette exigence, presque obsessionnelle, dit tout du personnage. Pour lui, l’effort est un langage, une manière de donner du sens à chaque journée.
Et le langage qu’il s’apprête à parler sera universel : nager 3,8 km, pédaler 180 km, courir 42,2 km, puis tout recommencer, d’un continent à l’autre.
Arizona, Afrique du Sud, Australie, Émirats, Brésil, Antarctique… la carte du monde deviendra son terrain d’entraînement.
L’idée d’un défi hors norme par Spencer Matthews
« J’avais vu des athlètes tenter sept marathons sur sept continents en sept jours. C’est impressionnant, mais je voulais aller plus loin. »
L’ancien aventurier de télévision devenu entrepreneur veut désormais se réinventer comme athlète total.
Le projet naît d’un constat simple : il n’avait encore jamais participé à un Ironman. Alors, pourquoi ne pas commencer par sept ?
Le concept séduit autant qu’il effraie. Jusqu’ici, une seule personne a bouclé un Ironman sur les sept continents… mais sur près de quatre ans. Spencer veut le faire en trois semaines.
Une aventure logistique et humaine
Derrière lui, une équipe minuscule, dirigée par Chris Taylor, son coach et homme de confiance.
« S’il fallait gérer la logistique seul, ce serait plus dur que les triathlons eux-mêmes ! » plaisante Spencer.
Car Project 7, c’est aussi 100 heures de vol, zéro jour de repos, et des transitions entre canicule, altitude et banquise.
L’Antarctique, justement, reste l’inconnu absolu.
« On espère pouvoir nager dans un lac gelé à l’intérieur du continent. Sinon, ce sera l’océan. Et là, on parle de phoques léopards, de vagues imprévisibles, d’eau à -2 °C. Je préfère ne pas y penser. »
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De la chaleur de Dubaï au froid polaire
À chaque étape, les paramètres changent : climat, fuseaux horaires, terrains, fatigue.
« Ce n’est pas un copier-coller comme mes marathons dans le désert. Chaque Ironman aura sa propre bataille. Je dois accepter que tout ne sera pas parfait. C’est ça, le vrai test. »
Cette lucidité, Spencer la cultive depuis des années.
Lui qui a connu la célébrité, les excès et la perte de son frère Michael sur l’Everest, parle aujourd’hui d’une reconstruction par le sport.
Spencer Matthews – Une cause au cœur du défi
Project 7 ne se limite pas à une quête personnelle.
Le Britannique dédie ce périple à James’ Place, une association de prévention du suicide chez les hommes.
« Chaque jour, au Royaume-Uni, 19 personnes mettent fin à leurs jours. Trois quarts sont des hommes. Beaucoup se sentent seuls, sans issue. Si mon projet peut attirer l’attention sur cette réalité, alors la douleur aura un sens. »
L’effort comme exutoire, mais aussi comme message d’espoir.
“Ne regarde pas la montagne, regarde tes pas”
Son secret ? Fragmenter.
« Si je pense à sept Ironman sur sept continents, je suis paralysé. Alors je découpe. Une nage. Un vélo. Une course. Puis on recommence. »
C’est cette philosophie, simple et implacable, qui l’a déjà porté à travers 30 marathons en 30 jours.
« Je ne suis pas un surhomme. J’ai juste appris à ne jamais m’arrêter de bouger. »
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De l’athlète au symbole
En novembre, Spencer Matthews s’envolera pour Rio de Janeiro pour lancer la première étape de Project 7.
Il ne promet rien, sinon d’essayer. Et c’est peut-être ce qui le rend fascinant : dans une époque obsédée par la performance, il remet le courage brut au centre du jeu.
À sa manière, il redéfinit le triathlon comme un voyage intérieur, où la géographie du monde rejoint celle du dépassement de soi.
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