L’Alpe maudite – Chaque année, quand l’automne s’installe et que les premiers flocons blanchissent les cimes, certains alpinistes bravent le froid pour une dernière ascension avant l’hiver.
Mais le 31 octobre, la montagne change de visage. Le silence devient lourd. Le vent semble murmurer. Et le craquement de la neige sous les crampons résonne comme un avertissement.
L’Alpe maudite – L’appel de la montagne… et de la peur
Halloween en montagne, ce n’est pas seulement une question de frissons météorologiques.
C’est aussi un moment où les légendes se réveillent, où les ombres s’étirent sur les glaciers, et où les plus téméraires jurent avoir croisé… autre chose.
Les sommets hantés des Alpes
Certaines histoires circulent depuis des décennies dans les refuges. Des récits que les guides se transmettent entre deux tasses de thé brûlant.
On parle par exemple du Mont Maudit, voisin du Mont Blanc, dont le nom à lui seul donne la chair de poule.
Plusieurs alpinistes affirment y avoir entendu, la nuit, des cris étouffés venant du couloir du Diable.
Des cordées entières auraient vu leurs lampes frontales s’éteindre soudainement, avant de retrouver leurs mousquetons déplacés au petit matin.
Simple hasard ? Ou rappel que la montagne, parfois, n’aime pas être dérangée ?
Dans les Écrins, le refuge du Glacier Noir traîne aussi sa réputation de lieu maudit.
Certains prétendent qu’un guide disparu dans les années 1930 y reviendrait chaque 31 octobre. Il gratterait la porte, glacé, suppliant qu’on le laisse entrer.
Entre légende et réalité
Ces récits prêtent à sourire, jusqu’au jour où l’on y est confronté. Car en montagne, le rationnel a ses limites.
Les phénomènes météo peuvent tout expliquer : le vent, l’écho, les mirages…
Mais quand la boussole s’affole sans raison, quand le GPS perd le nord et que la voix d’un “compagnon” disparu répond dans la nuit, la logique s’effrite.
Des alpinistes aguerris racontent avoir vu des silhouettes traverser des crevasses sans corde. D’autres jurent avoir senti une main tirer sur leur piolet, comme pour les retenir.
Il y a aussi ces refuges où la température chute brutalement, sans explication, ou ces visages figés dans la glace, aperçus à la lueur d’une lampe… puis envolés.
L’Alpe maudite – L’esprit des disparus
L’alpinisme, c’est aussi une histoire de fantômes réels : ceux de celles et ceux qui n’en sont jamais redescendus.
Chaque montagne a ses croix, ses plaques commémoratives, ses noms gravés dans la pierre. Leurs âmes, dit-on, restent là-haut, gardiennes silencieuses des parois.
Halloween ravive ces présences. Dans certains vallons, les guides évitent même de sortir ce soir-là.
Ils laissent la montagne tranquille, “pour qu’elle repose”.
Car dans l’imaginaire montagnard, troubler les esprits des disparus porterait malheur. Et les exemples ne manquent pas : cordes rompues, piolets envolés, brouillard tombé en une minute.
Des “signes”, comme disent les anciens.
Quand la peur devient partenaire de cordée
L’alpiniste sait que la peur n’est pas une faiblesse. Elle fait partie du jeu. Mais quand elle s’invite sous forme de superstition, elle peut aussi pousser à la faute.
Certains grimpeurs racontent qu’une montée d’angoisse, née d’un simple bruit, les a fait précipiter un mousqueton ou mal juger une prise.
Pour d’autres, au contraire, la peur d’Halloween ajoute une intensité nouvelle à l’expérience.
Grimper de nuit, à la lueur d’une frontale, entouré de silence et de vent : c’est un tête-à-tête avec soi-même… et avec ses démons.
Une sorte de rituel initiatique où l’on affronte ses ombres intérieures autant que les pentes glacées.
Les secouristes face aux “nuit de l’étrange”
Les équipes de secours en montagne, elles, connaissent bien les appels “étranges” de fin octobre.
Des randonneurs perdus affirmant avoir suivi “une lumière”, des cris dans la vallée qui s’évanouissent quand on approche, des traces de pas qui s’arrêtent net dans la neige.
Souvent, la logique reprend vite le dessus : désorientation, fatigue, hallucination. Mais certaines interventions laissent un goût d’inexplicable.
Un secouriste des Hautes-Alpes confiait un soir :
“On a déjà cherché un gars qu’on a entendu appeler toute la nuit. Au matin, on a retrouvé sa trace. Il était mort depuis deux jours.”
L’Alpe maudite – Halloween en altitude, les précautions à ne pas oublier
S’il y a bien une morale à ces histoires, c’est que la montagne ne pardonne pas la légèreté. Que ce soit pour un défi symbolique ou une simple sortie nocturne d’Halloween, certaines règles restent sacrées :
- Vérifier la météo.
- Partir équipé, même pour une courte montée.
- Prévenir quelqu’un de son itinéraire.
- Et surtout, respecter les lieux.
Car la peur la plus réelle, en montagne, ce n’est pas celle des fantômes. C’est celle du froid, du vide et du silence quand tout s’éteint.
Les montagnards le savent : à 3 000 mètres d’altitude, les légendes font frissonner… mais la nature, elle, ne plaisante pas.
Le vrai mystère – Pourquoi on y retourne
Alors pourquoi, malgré tout, continuer à grimper là-haut ? Pourquoi affronter la nuit, le vent et la peur ?
Peut-être parce que l’alpiniste, quelque part, cherche ce frisson-là.
La montagne d’Halloween devient un miroir : on y croise ses doutes, ses limites, ses fantômes. Et quand on redescend, le cœur battant, on sait qu’on a survécu à bien plus qu’une simple ascension.
Dans la vallée, les lampions d’Halloween s’allument. Là-haut, les cimes replongent dans le noir.
Et si vous tendez l’oreille ce soir, entre deux rafales, vous entendrez peut-être un écho lointain… celui d’une corde qui claque, ou d’un guide qui rit, quelque part sur l’arête. Mais qui sait vraiment ?
L’alpinisme d’Halloween, c’est l’alliance du courage et du mystère. Une manière de rappeler que la montagne, même sous la pleine lune, reste un monde à part.
Un monde où la frontière entre le réel et l’imaginaire se brouille… juste assez pour donner envie d’y retourner.
Avec ou sans fantômes.
Bien s’équiper pour le sport

