La course des âmes perdues – Ils étaient venus pour s’amuser. Juste quelques kilomètres entre amis, dans les bois, histoire de fêter Halloween autrement.
Un run nocturne, lampes frontales allumées, déguisements délirants et bonne humeur au départ. Mais ce qui devait être une simple virée s’est transformé en cauchemar.
Depuis, certains jurent que la forêt d’Ormoy n’a jamais retrouvé son calme. Et qu’à chaque 31 octobre, on y entend encore des foulées dans la nuit.
La course des âmes perdues – Un départ plein d’entrain
Le rendez-vous avait été donné à 21h, au pied du vieux manoir du Val-Noir. Une bâtisse abandonnée depuis des décennies, perchée sur une colline isolée.
L’endroit parfait pour se faire peur sans danger. Du moins, c’est ce qu’ils croyaient. Ils étaient dix. Coureurs du dimanche, rieurs, confiants.
Certains avaient enfilé des costumes de zombies, d’autres des t-shirts fluo. La consigne : dix kilomètres dans la forêt, en autonomie. Un aller-retour jusqu’au vieux pont de pierre, point de repère facile à trouver.
Les lampes frontales s’allument. Le brouillard tombe. Le sol crisse sous les semelles. Tout le monde plaisante, se double, se chambre.
L’esprit running dans toute sa légèreté. Mais, au fil des mètres, la forêt se referme. Les rires s’éteignent. Le silence prend place.
L’ambiance change
À mesure qu’ils avancent, la brume devient épaisse. Le faisceau des lampes ne perce plus qu’à quelques mètres.
Les branches craquent, des ombres bougent, et la forêt semble… respirer. Puis un bruit. Sec. Derrière.
— Thomas ?
Pas de réponse. Les coureurs se retournent. La lampe de Thomas brille au sol, seule, trempée de rosée. Un froid étrange s’installe. Pas un vent, pas un animal. Rien. Seulement ce silence, compact, qui colle à la peau. Ils appellent, cherchent, reviennent sur leurs pas. Rien. Pas de trace. Alors, ils décident de se séparer. Cinq d’un côté, quatre de l’autre. Mauvaise idée. Toujours.
L’étrange panneau
Le groupe de tête continue, cherchant le pont. Au détour d’un virage, une pancarte surgit du brouillard :
« Course des Âmes Perdues – 1903 »
Ils s’arrêtent net.
— C’est quoi, ça ? Une blague ?
— On n’a pas vu ça à l’aller.
Les regards se croisent. Inquiets. Les montres GPS n’affichent plus rien. Les téléphones sont sans réseau.
Et les pas… ces pas. Réguliers, rythmés. Quelqu’un court derrière eux. Ils se retournent. Personne. Mais le son persiste. Un pas pour chaque respiration. Toujours à la même distance.
La course des âmes perdues – L’esprit du marathonien
La légende, certains habitants la connaissent. Celle d’Étienne Morvan, un marathonien disparu ici même, un soir d’automne 1903.
Il s’entraînait pour battre le record de France. Parti au crépuscule, il n’est jamais revenu. On n’a retrouvé que ses chaussures, posées soigneusement au bord du chemin.
Depuis, on raconte qu’il revient chaque année, pour courir encore. Qu’il cherche un groupe, un peloton. Et que ceux qui croisent sa route finissent par disparaître, avalés par la forêt.
Cette nuit-là, un des coureurs, Julien, jure avoir vu une silhouette courir à côté de lui. Même allure, même cadence. Mais pas de visage. Juste un vide noir sous la lampe frontale.
Il hurle. La silhouette disparaît dans la brume. Les autres accélèrent, paniqués. Mais le sentier semble tourner en rond. Toujours le même tronc, la même pierre, les mêmes pas.
Le retour impossible
Une heure plus tard, plus personne ne sait où ils sont. La forêt semble changer de forme, de direction.
Le froid s’intensifie. Leurs souffles sont visibles, comme si l’air s’était glacé d’un coup.
— On s’arrête, on se regroupe !
Mais il manque quelqu’un. Puis un autre. Chaque fois qu’ils s’arrêtent, un coureur s’évapore.
Seules restent des empreintes fraîches, qui s’enfoncent dans la boue avant de s’interrompre net. Un parfum de terre humide, de fer, de peur pure. Ils comprennent que le danger n’est pas un animal.
Pas humain non plus. Quelque chose court avec eux. Et plus ils ralentissent, plus ça se rapproche.
Le lendemain
Les secours ont fouillé toute la forêt. Pas de corps, pas d’indices. Juste une dizaine de lampes frontales allumées, posées au sol, alignées comme une ligne d’arrivée invisible.
Sur le tronc d’un hêtre, les pompiers ont trouvé une inscription gravée à la lame :
« Ne courez jamais seul la nuit. »
Certains témoins affirment avoir entendu des pas pendant les recherches. Un rythme régulier. Une foulée fluide, presque parfaite.
La course des âmes perdues – Une tradition maudite
Malgré tout, chaque année, des coureurs téméraires reviennent. Ils s’élancent dans la forêt d’Ormoy, frontale vissée, le cœur battant, pour “revivre la course des âmes perdues”.
Un défi, un jeu… jusqu’à ce que le brouillard tombe et que le silence s’installe à nouveau.
Car à chaque édition, on retrouve toujours le même objet. Une lampe frontale, allumée, posée près du vieux pont. Et personne ne sait à qui elle appartenait.
Conclusion
Halloween, c’est l’excuse parfaite pour se faire peur. Mais dans la forêt d’Ormoy, la frontière entre jeu et réalité s’efface.
Courir la nuit, c’est grisant, envoûtant. Mais parfois, le terrain de jeu devient un piège. Alors, ce 31 octobre, avant d’enfiler vos baskets, souvenez-vous d’Étienne Morvan.
Et si, pendant votre footing, vous entendez des pas qui ne sont pas les vôtres…
ne vous retournez pas
Bien s’équiper pour le sport

